Manifeste / Famille

Si la politique est l’art de gouverner, l’exercice du pouvoir dans le cadre de la Res Publica, la chose publique, la politique devrait se contenter d’agir dans le cadre public. Rousseau disait: “La plus ancienne de toutes les sociétés et la seule naturelle est celle de la famille.” Aussi la famille est le premier contact qu’a un futur citoyen avec la vie en société. Parler de la famille en politique est donc un exercice d’équilibriste, frôlant régulièrement avec le sensible voire le polémique, entre public et privé. Nous aborderons dans cette partie les problématiques touchant à la famille, la natalité et aux rapports entre hommes et femmes.

Constat
La force vive de la Patrie est la Nation, c'est-à-dire le peuple. Pour qu’un pays soit dynamique il faut que son peuple le soit, aussi le renouvellement des générations est un enjeu capital. Ce renouvellement est la condition nécessaire à toute volonté de renouveau économique, d’autant plus pour la France dont le système de retraite est basé sur le renouvellement des générations, les travailleurs payent les retraites des travailleurs ayant eux-mêmes payés celles de leurs grands-parents. La France a besoin des Français pour vivre. Aussi la natalité est un enjeu très important de la politique. Nous avons la chance d’être connu comme le pays avec la meilleure fécondité d’Europe, du fait notamment de nos politiques d’aides. Cette fécondité nous assure une natalité en meilleure santé que celle de nos voisins. Cependant il ne faut pas se satisfaire de ce résultat. Tout d’abord notre natalité est en baisse depuis 10 ans et en chute libre depuis quelques années. Deuxièmement, en 2020 notre indicateur de fécondité était de 1,84 enfants par femme. Or l’indicateur de fécondité minimum nécessaire au remplacement des générations est de 2,1 enfants par femmes dans les pays développés (avec faible mortalité infantile). Le dixième restant est nécessaire car le remplacement est assuré s’il y a autant de filles dans la génération N+1 que dans la génération N, or les naissances masculines sont légèrement supérieures aux naissances féminines. L'insuffisance de cette fécondité s’explique par plusieurs facteurs: les difficultés économiques, la démocratisation des moyens de contraception, l’avortement, l’allongement des études des femmes et la peur de l’engagement. Le déficit de natalité national peut être comblé avec des apports extérieurs, mais nous avons développé plus tôt qu’il n’était plus souhaitable de continuer sur cette voie. L’immigration doit être marginale, et si nous souhaitons la limiter largement, il faudra jouer sur d’autres leviers.

Dans la France du XXIème siècle la famille, que l’on peut appeler traditionnelle, n’est plus très à la mode. Il s’agit du moins d’un modèle que certains souhaitent déconstruire, pour dire pudiquement détruire. Tout d’abord un certain féminisme a combattu les divers rôles attribués à l’homme et à la femme, au père et à la mère, d’un côté l’apport de ressources financières, de l’autre la tenue du foyer. Ce même féminisme a même ensuite voulu nier les différences biologiques sexuelles Puis les mouvements LGBT ont soutenu l’idée que la technique pouvait pallier aux défauts de la nature et que la famille devait se construire sur l’amour des parents, peu importe leurs sexes respectifs et niant l’apport particulier d’un père ou d’une mère. Enfin si la famille s’affranchissait du naturel on considèra que l’enfant était seulement un objet de désir et que n’importe quel femme, seule ou en couple, en souhaitant un pouvait y avoir droit, nonobstant les intérêts des enfants.

Le féminisme est devenu une idéologie absolument dominante. Cette idéologie conçoit les rapports entre hommes et femmes comme des rapports de luttes et d’oppression. A coup d’arguments zombies, largement décrédibilisés par les analyses sérieuses (les femmes subiraient des discriminations dans l’attribution des salaires, un “plafond de verre” les empêcheraient d’accéder à certains statuts), ou de réalités mal interprétées (violences conjugales, agressions sexuelles), les féministes arguent que les femmes sont opprimées par les hommes. Le féminisme est un courant mortifère qui a contaminé jusqu’aux hautes sphères de l’Etat. Le féminisme se dit pour l’égalité mais n’a jamais agi pour elle. En effet, dans toute son existence il n’a jamais lutté pour les problématiques masculines. En reprenant la rhétorique féministe, jonché de mille-feuilles argumentatifs, d’appel à l’ignorance et de statistiques mal comprises, il est facile de faire passer n’importe qui pour un opprimé (les hommes sont plus souvent aux chômages, sont plus victimes de violences physiques, d’accidents du travail, les femmes détiennent quasi intégralement le pouvoir judiciaire, les filles sont privilégiées à l’école, les jugements pénaux sont plus sévères envers les hommes et caetera). De plus, le féminisme se pose en ennemi absolu de la méritocratie. Invoquant l’égalité, déjà acquise pour le droit et les chances, le féminisme est probablement l’instigateur du plus grand nombre de quotas: aux conseils d’administration des entreprises, dans les attributions de postes à la fonction publique, pour les candidatures aux élections et certaines souhaitent maintenant étendre ces exigences de quota à d’autres secteurs comme l’admission aux grandes écoles. Sous couvert d’égalité se cache un égalitarisme fou. 

Il est capital de revenir à des rapports harmonieux entre hommes et femmes, revenir à la conscience de nos différences et complémentarités, revenir à la compétence comme critère de sélection, revenir aux droits des enfants.

Natalité
Abordons premièrement le sujet de la natalité. Nous devons tout d’abord nous fixer un objectif clair, atteindre le renouvellement naturel de génération et le maintenir ou le dépasser, sans apport extérieur. Soit un indice de fécondité de 2,1 enfants par femmes en moyenne. Pour cela une série de mesures est à prendre qui doit se montrer efficace et incitative sans réduire la femme à l’état d’objet ou à ses fonctions biologiques . Notre fécondité supérieure aux autres pays européens s’explique par notre politique d’aide et par des facteurs culturels plus difficilement contrôlables. L’Irlande a longtemps été le second pays après la France en Europe au classement des indices de fécondité, récemment détrônée par la Suède, l’Irlande maintenait sa haute fécondité du fait de la forte prégnance du catholicisme dans son pays. Ecartons tout d’abord une objection écologiste avant d’évoquer nos propositions. Faire des enfants serait anti écologique. Cela est faux. C’est le modèle de production et de consommation qui pollue. La France ne représente qu’une toute petite partie de la population mondiale. Et si les pays où la natalité explose actuellement, finissent par améliorer leurs conditions de vie, de production et de consommation, et il y a tout à parier que ce sera bientôt, et heureusement, le cas, ce sont ces pays qui pollueront bien davantage que tout pays actuellement dit développé. Pour permettre le changement de modèle écologique nous avons besoin d’innovations, et pour cela d’une population dynamique capable de mener à bien recherches et développements technologiques, plutôt qu’une population vieillissante uniquement consommatrice et peu soucieuse d’un futur qui les concerne peu. Passons maintenant à nos propositions. Une première mesure serait de revenir au régime de l’universalité des prestations familiales qui existait avant 2015. Nous observons une corrélation entre chute de la natalité et suppression de cette universalité, si la causalité n’est pas encore prouvée nous pouvons à priori la concevoir. Concrètement cela veut dire que nous reviendrons à un régime où l’accès aux allocations familiales n’est pas conditionné par les revenus des foyers, tout enfant ayant la même valeur aux yeux de l'État. Pour permettre cette opération sur un plan financier il faudra parallèlement supprimer les allocations familiales actuellement ouvertes aux étrangers résidant en France. Pour ce qui est des mœurs, le choix d’avoir un enfant ou non appartient entièrement au couple, en revanche nous souhaitons mettre en place une politique d’incitation. Celle-ci pourra notamment se baser sur l’information auprès des jeunes adultes quant à l’existence de toutes les aides existantes, les allocations familiales évoquées plus haut ainsi que d’autres mesures, les crèches par exemple. Expliquer également l’intérêt pour le pays qu’a le renouvellement des générations sur tous les plans, en bref une communication saine avec des informations, visant à rassurer les futurs parents et à les encourager, pas de la propagande poussant à absolument enfanter. (Une réflexion sur un potentiel prêt, similaire au modèle Hongrois, pourra éventuellement être engagée.) Chaque année, en France, autour de 220 000 avortements ont lieu, plus d’un cinquième des grossesses en France finissent donc par un avortement. Ce constat peut choquer moralement, le coup à la natalité est aussi important. Revenir sur le droit à l’avortement n’est pas envisageable, en revanche comme le disait elle-même Simone Veil avorter est toujours un drame. Nous souhaitons ainsi accompagner les femmes qui souhaitent avorter, communiquer sur les alternatives possibles à l’avortement, leur montrer l’éventail des solutions et tenter par exemple de favoriser l’accouchement sous X avec accompagnement de la grossesse. Pour permettre à cette mesure d’être cohérente il est nécessaire d’investir massivement dans les foyers de l’enfance (orphelinats) publics et de permettre aux enfants une éducation et instruction de qualité. Les femmes étudiantes sont très concernées par les avortements. Puisqu’un des freins à la natalité en France est la longueur des études supérieures des femmes, ces deux problématiques peuvent avoir une réponse commune. Nous souhaitons mettre en place un accompagnement des mères étudiantes et proposer une alternative à l’avortement avec la mise en place de crèches spécialisées, au sein de foyers pour parents célibataires en difficultés. Cette mesure permettra aux femmes de poursuivre vie de famille et projets professionnels sans sacrifier l’un sur l’autel de l’autre. 

Rapports hommes-femmes
Traitons désormais le sujet des relations entre les hommes et les femmes. Le féminisme se définit comme un mouvement pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Mais tout le problème du féminisme réside dans le mot égalité, de laquelle parle t-on ? De l’égalité des droits ? Celle-ci est déjà atteinte. De l’égalité des chances ? Celle-ci l’est également (modulo les problèmes que chacun expérimente peu importe son sexe). Que reste t-il comme égalité que les féministes peuvent souhaiter ? L’égalité de fait, ce que certains féministes appellent l’égalité “réelle”. Le féminisme montre ainsi son vrai visage, celui de l’égalitarisme, de l’uniformisation. Incapable de concevoir les différences entre hommes et femmes celui-ci veut aplanir les résultats. Il doit y avoir autant de femmes que d’hommes ingénieurs, politiques, financiers. Les hommes et les femmes doivent avoir le même salaire, les mêmes rôles. Le féminisme se pose en ennemi direct de la liberté et de la méritocratie. Les hommes et les femmes sont différents, pour autant chacun est absolument libre de prendre la voie qu’il souhaite. Le féminisme est une idéologie absolument dominante dans notre société. Les librairies sont pleines d’essais féministes et de livres sur les femmes. Nous souhaitons lutter contre cette idéologie égalitariste et revenir à des rapports apaisés entre les sexes. Une première mesure à prendre est de supprimer l’inutile secrétariat à l’égalité entre les femmes et les hommes (ainsi que le Haut Conseil à l’égalité Femme-Homme) qui est une perte d’argent dans des campagnes inutiles tout en présentant en son sein un nombre de conflits d’intérêts inquiétant. Les problématiques importantes traitées dans ce secrétariat seront rattachées au ministère qui se doit de les traiter, et avec le plus grand sérieux. Prenons l’exemple des violences conjugales et des agressions sexuelles dont les femmes sont les principales victimes. Ces problématiques seront traitées par le ministère de l’intérieur dans le cadre de la lutte contre toutes les violences et toutes les agressions mais avec des outils adaptés à chaque cas. Viennent ensuite les mesures capitales à prendre pour répondre à notre exigence de méritocratie: l’abrogation des lois (ou des parties de ces lois) de parité suivantes: LOI n° 2015-994 du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l'emploi, LOI n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, LOI n° 2013-702 du 2 août 2013 relative à l'élection des sénateurs,LOI n° 2013-660 du 22 juillet 2013 relative à l'enseignement supérieur et à la recherche, LOI n° 2012-347 du 12 mars 2012 relative à l'accès à l'emploi titulaire et à l'amélioration des conditions d'emploi des agents contractuels dans la fonction publique, à la lutte contre les discriminations et portant diverses dispositions relatives à la fonction publique, LOI n° 2011-103 du 27 janvier 2011 relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d'administration et de surveillance et à l'égalité professionnelle. Ces lois sont des atteintes directes au concept de la méritocratie. Peu importe le sexe de la personne nous devons avoir la personne la plus compétente à chaque poste et sélectionner les individus sur et uniquement sur les compétences attendues à chaque poste. Ces lois de parité, sous couvert d’égalité, ont le pouvoir d’empêcher le meilleur d’accéder à une responsabilité méritée car il n’est pas du bon sexe. 

Droits de l’enfant
Pour remplacer le secrétariat à l’égalité entre les hommes et les femmes, nous souhaitons remettre sur le devant de la scène le déjà existant secrétariat à la famille. Celui-ci pourrait être attaché au premier ministre ou devenir un ministère à part entière. Le secrétariat veillera aux problématiques familiales, la natalité déjà évoquée, l’aide aux parents célibataires et/ou en difficulté, la gestion des foyers de l’enfance, des services d’adoption et la protection de l’enfance. Pour réaliser cette dernière mission, il est nécessaire de changer de paradigme. Aveuglé par le féminisme et l’égalitarisme, il a été décidé de créer un droit à l’enfant pour les couples homosexuels, pour les femmes seules, grâce à la technique. L’ambition était de protéger les minorités, les opprimés, les plus faibles. Depuis Hobbes nous savons que l’Etat a pour mission de mettre fin à la guerre de tous contre tous, de faire régner la loi du Léviathan face à la loi de la jungle. L’Etat a la responsabilité de défendre le plus faible contre les agressions du plus fort. Mais une grande erreur s’est installée en faisant croire que les femmes, seules ou lesbiennes, étaient les plus faibles, les opprimées. Ceux qu’il faut protéger en réalité sont les enfants, ce sont les plus faibles, les apprentis citoyens. Les études prouvant que les parents homosexuels peuvent élever aussi bien des enfants que des hétérosexuels sont nombreuses, on pense souvent à la compilation qu’a réalisée l’APA (association américaine de psychologie). Mais ces études sont largement critiquables, et critiquées, par leur parti pris, la faiblesse de leur échantillon et la représentativité de ces échantillons. Il a été prouvé par ailleurs que les adolescents élevés dans des familles monoparentales sont les plus en difficulté, les plus susceptibles de décrocher scolairement, de tomber dans des addictions, de harceler ou d'être harcelés… Nous manquons cruellement d’études sérieuses et de recul pour conclure sur ce qui est bon pour l’enfant. C’est pourquoi nous souhaitons faire preuve de prudence. Nous estimons également moralement condamnable la réduction de l’enfant à l’état d’objet, soumis au simple désir des adultes, ainsi que la création d’enfants sans pères. Cette inégalité originelle, privant sciemment des enfants d’un de leurs parents, pas par un malheureux hasard, un accident que la vie peut causer, mais par une décision d’adultes est une remise en cause des droits fondamentaux des enfants. Nous nous réclamons d'un patriotisme qui trouve sa racine dans la notion de tradition, d'héritage de nos pères. Tout enfant a le droit, tant que cela est possible, de connaître et d’apprendre de ses parents. Nous n’avons pas le droit, en tant que société, de décider qu’il devrait en aller autrement. Le droit à l’enfant n’existe pas, les droits des enfants oui. C’est pourquoi nous souhaitons revenir sur la PMA pour couples lesbiens et pour femmes seules et interdire fermement toute création par la technique d’enfants sans père ou mère ou avec plus de deux parents afin de prévenir toutes dérives (GPA, enfants à 3 parents etc). L’adoption des couples homosexuels sera évidemment maintenue car nous pensons qu’il est toujours préférable pour un orphelin d’avoir une famille que de rester sans parents. 

 

Protection de l’enfance
Continuons dans les missions du secrétariat ou du ministère de la famille. Avec l’apparition d'Internet, le rapport des enfants au monde a grandement changé. Alors que les parents devaient surveiller leurs enfants lorsqu’ils jouaient dans le village, dans les champs où dans la rue, le terrain de jeu des enfants s’est largement agrandi dans l’espace même de leur chambre. La mission des parents est devenue bien plus difficile. Les enfants sont exposés, à condition qu’ils aient accès à un appareil numérique, à leur bon vouloir à du divertissement, à de la violence, à de la pornographie(Or l’âge moyen de l’équipement du premier appareil numérique est de 10 ans. Un enfant sur trois de 12 ans a été déjà été exposé à de la pornographie). Les agressions et le harcèlement ont aussi largement profité de cet agrandissement du terrain, via les réseaux sociaux un harcèlement scolaire peut continuer jusque dans la chambre de l’enfant ou de l’adolescent (20% des enfants et adolescents disent avoir été victimes de cyber-harcèlement). Le politique n’a pas à s’immiscer au sein de la famille et d’imposer des pratiques pédagogiques aux parents (mais peut et doit, évidemment, sanctionner les pratiques délictuelles ou criminelles). En revanche, l’information, elle, doit circuler. Les parents doivent être conscients de tous les risques d’internet, des écrans, des réseaux sociaux, et pour cela des programmes d’aides aux parents doivent être mis en place et renforcés. Il faut également les informer sur les outils qui peuvent les aider dans leur mission éducative, tel les contrôles parentaux. Mais les enfants ne sont pas en reste. Des interventions doivent être réalisés dans les écoles, sur le sujet des violences, de la drogue, des réseaux sociaux, de la pornographie et sur tous les effets de long terme que peuvent avoir certaines pratiques. Ce travail pourra également être réalisé dans le cadre de l’initiation au numérique dont nous avons déjà parlé. Certes ces interventions existent déjà, mais il s’agit de les renforcer et de les rendre obligatoires pour que chaque enfant et adolescent soit sensibilisé à ces problématiques réelles, les interventions idéologiques ou la propagande politique seront elles interdites dans les établissements scolaires.
Tout comme les violences conjugales, les violences sur mineurs sont des sujets on ne peut plus sérieux et seront traités, avec des outils adaptés, par l’intérieur pour ce qui relève de la criminalité et par le secrétariat ou le ministère de la famille pour le suivi des mineurs. Les dispositifs déjà existants seront renforcés. Le développement, déjà évoqué, des foyers pour l’enfance permettra d’accueillir dans de bonnes conditions les mineurs victimes de violences, avec des ailes spécialisées. Une coopération étroite entre les associations et les services publics est souhaitée.